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27 juillet 2017 4 27 /07 /juillet /2017 11:36

COMMUNIQUE DE PRESSE : DU CHANGEMENT AU REDRESSEMENT NATIONAL.

Notre pays, après avoir signé un accord avec le FMI, il y’a environ 10 ans, pour l’achèvement du PPTE et obtenu une remise de sa dette, la réduisant à 20% de son PIB, vient de connaître une chute brutale car la dette nationale est actuellement de 81% de notre PIB officiel. La rémission a été de courte durée. Avec la corruption généralisée, les détournements massifs des ressources nationales et les évasions fiscales, le pays est à nouveau sinistré économiquement et retourne sous le contrôle du FMI. En passant du PAS au PPTE puis actuellement à la FEC (Facilité Élargie de Crédit), il faut reconnaître que nos dirigeants politiques sont décidément inaptes à assurer la souveraineté, le progrès économique et social du pays et le bien-être de la population.

Comment peut-on comprendre et admettre qu’un pays dont la diaspora transfert réellement entre 250 et 300 milliards de FCFA par an dans l’économie nationale, que l’Etat de ce pays soit amené à le mettre sous tutelle du FMI  pour obtenir un crédit de 241,5 millions de Dollars, soit l’équivalent de 144,9 milliards de FCFA sur une période de deux (2) ans (2017 – 2019) ? Ceux, qui estiment que les africains ne sont pas entrés dans l’histoire ou ne sont pas civilisés, ne vont-ils pas se réjouir d’avoir raison à cause de ce lamentable échec ? Quand vous dépendez des autres, qui décident économiquement pour vous, vous êtes un incapable majeur et vous ne pouvez prétendre être indépendant. Voilà la triste réalité et qu’importe votre suffisance, votre dignité est bafouée. Nous en sommes tristes et malheureux pour notre patrie et notre peuple ainsi foulés aux pieds.

Nos élites politiques ignorent que le capital est la force qui augmente la productivité de la main-d’œuvre et qui crée la richesse des nations. C’est le fluide vital du système capitaliste et le fondement du progrès. Elles semblent incapables non seulement d’appréhender les activités caractéristiques d’une économie capitaliste mais aussi foncièrement corrompues et complices des prédateurs étrangers, qui détournent nos ressources nationales. Nous avons suffisamment de biens physiques pour réussir à développer notre pays. Nos ressources sont immenses et peuvent s’élever à plus de 150 fois le montant total des aides réelles et des investissements étrangers dans notre pays depuis notre pseudo-indépendance. Nos élites et nos populations n’arrivent pas à saisir la réalité de ce que j’appelle les capitaux morts et ne se représentent pas  leurs potentiels pour transformer rapidement notre économie et notre société. Nous sommes entourés de biens qui recèlent du capital invisible. C’est tout comme si nous avons des téléviseurs mais que nous n’avons pas de décodeurs pour décoder les ondes des télévisions qui nous environnent.

Nos politiciens et ceux qui constituent ce qu’on appelle la société civile, etc, ne sont intéressés que par la démagogie politique et les palabres inutiles qui créent des conflits, des divisions et de la misère. Au Togo comme ailleurs en Afrique, nous ne développons que des inégalités sociales choquantes, des économies souterraines, une mafia omniprésente, une instabilité politique et sociale, la fuite des capitaux, le mépris flagrant de la loi, l’oisiveté ou la paresse, la médiocrité, la suffisance et l’ignorance sur une grande échelle. Le temps est venu où il faut intégrer les pauvres dans l’économie formelle pour produire et créer du capital. Une telle dynamique dans la société va libérer les aspirations et les énergies des gens ordinaires comme jamais auparavant pour créer du capital et développer notre économie nationale. Nous devons développer cette culture populaire de la productivité et de la production. C’est la grande bataille pour sauver notre patrie et instaurer une véritable indépendance nationale.

N’étant pas encore au pouvoir, je ne renonce pas à mes intuitions et à mon flair. Je reste le Ministre de la pensée dans le pays, chargé à plein temps de la bataille des idées et de la proposition de projets de société. Il y a eu le miracle asiatique. Les occidentaux se demandent comment tant de pays en Asie sont parvenus simultanément à s’élever si haut et si vite ? Ces pays n’ont connu qu’une croissance généralement supérieure à 6% par an sauf la Chine qui a connu plus de 10% de croissance par an, désormais normalisée autour de 8 et 7%. Mais nos pays africains aussi ont connu ces dernières années des croissances supérieures à 6%. Alors pourquoi nous ne nous développons pas ; que la misère est si importante sur le continent et nos agrégats si misérables ? N’est-ce pas parce que nous ne sommes pas acharnés au travail ou que nos dirigeants sont corrompus ? Doit-on attribuer nos retards au Togo  à nos structures économiques, à la taille de notre marché, au pouvoir d’achat de nos travailleurs, à la pagaille politique, à notre histoire ou à nos traditions culturelles ?  Notre conception de l’économie ne doit-elle pas changer et ne devons-nous pas arrêter de faire que de la politique politicienne pour consacrer nos intelligences et nos énergies à chercher les moyens de développer d’abord notre pays ?

Il n’y a eu nulle part un pays qui s’est développé parce qu’elle a d’abord été démocratique. Pourquoi n’arrivons-nous pas à connaître la loi de la faim et celles de la dignité et de la solidarité humaines ? Le moment n’est-il pas venu de passer au redressement économique et à une croissance économique réelle et soutenue ? Quelle est cette tare de notre société où on crée des partis politiques au lieu de créer des entreprises ? Pourquoi ceux, qui accèdent au pouvoir politique par la fraude et les violences, empêchent-ils les opposants d’entreprendre librement et de prospérer ? Comment peuvent-ils développer le pays et le libérer de la domination étrangère ? N’ont-ils aucun sens de la dignité et de patriotisme ? N’ont-ils pas peur de Dieu et de leur réputation sur leur descendance ?

Nous devons urgemment développer une éthique fortement axée sur les valeurs du travail, de la solidarité humaine, de la dignité et de la justice sociale. Nous devons avoir une culture du développementalisme et abandonner notre délire ou notre hystérie démocratique et partisane. Le gouvernement actuel a mis le pays en banqueroute totale par une faillite frauduleuse et bien organisée par une minorité crapuleuse, cynique et incompétente. Passer d’une dette à 20% de notre PIB à plus de 81% en moins de 10 ans est une vaste escroquerie et un ratage sans précédent dans l’histoire. Nos opposants, qui se sabotent et se complaisent à ne réclamer que des réformes politiques, sont complices dans ce fiasco retentissant et humiliant pour notre dignité nationale.

La construction d’une nation et d’une identité nationale est un devoir et une revanche indispensables sur l’esclavage et la colonisation ; mais hélas ! Nos élites politiques et sociales corrompues et incultes ne parlent que de l’assistance de la communauté internationale  pour nous sauver du désastre qu’elles créent. Quel malheur ! Nous n’avons ni plan ni une conscience nationale. Le PRR propose en vain une gouvernance par objectifs et les moyens pour les atteindre. Mais nos politiciens préfèrent les délices de la démagogie politique et les logorrhées tactiques. Le pouvoir du peuple est confisqué par des opposants marchands, vulgairement et impudemment chicaneurs.

Je réaffirme ici que nous ne sortirons de l’assujettissement et nous ne vaincrons la pauvreté que par le travail et la discipline. Je sonne encore le tocsin pour le ressaisissement du Chef de l’Etat avant qu’il ne soit trop tard. Je demande le réveil et le discernement de notre peuple pour qu’il prenne son destin en main. Le changement est possible et souhaitable sans délai. Nous pouvons redresser notre pays économiquement, socialement et culturellement, en bandant toutes nos énergies et en utilisant nos intelligences et notre génie.  Nous n’avons besoin que de nous-mêmes. Il nous faut mettre un terme en urgence aux répressions, aux inégalités, à l’impunité et à la corruption du système en place. Il nous faut retrouver cette conviction profonde dans les bienfaits de l’éducation. Nous devons aussi reconstruire nos marchés de Lomé et de Kara plus grands et modernes.

Faisons une introspection douloureuse mais profonde pour comprendre les causes de notre désastre actuel. Il est impératif de dépolitiser notre société et de la purger moralement de ses travers et de nos crimes. Nous devons sans tarder remettre notre peuple au travail pour produire de la richesse et éradiquer la pauvreté. C’est la seule voie pour le redressement national et le salut public. Je crois au ressaisissement et à la rédemption de tout homme. Que Dieu nous inspire et protège notre pays.

Fait à Lomé : le 27 Juillet 2017

Nicolas LAWSON

Président du PRR

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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 18:26

 

Le budget de l’Etat est l’instrument privilégié pour la transformation rapide de la société. Par conséquent, tout changement dans celui-ci a une influence sur l’évolution de l’économie et le bonheur de la population. Le bon sens et l’humanisme exigent que cette influence soit favorable.


Le gouvernement a présenté un budget national d’un montant de 832,7 Milliards de FCFAlawson_biblioth_que.jpg pour l’année 2014. Puisque grâce au budget, nous pouvons savoir la mission que le gouvernement assume, les fonctions qu’il remplit et les objectifs qu’il vise, notre parti, le PRR, est en mesure d’affirmer sans ambages que le gouvernement actuel est antisocial et populicide.


En effet, le dogme de l’UEMOA prescrit aux Etats membres de ne pas consacrer plus de 35% de leurs budgets à leurs masses salariales. Le gouvernement en place au Togo ne consacre perfidement que 153 Milliards de FCFA à la masse salariale des fonctionnaires, soit 18,36%. Il devrait, en respectant le dogme de l’UEMOA, consacrer au moins 291,44 Milliards de FCFA à la masse salariale. Le montant de la ponction sur les salaires des fonctionnaires s’élève à 138,44 Milliards de FCFA. Cette somme aurait pu servir à augmenter les salaires actuels de 90,48% pour redresser le bas pouvoir d’achat dans le pays et relancer la consommation et la croissance économique.


Malheureusement, après avoir institué la corruption et les injustices sociales en mode de gouvernance, le gouvernement fait des fonctionnaires des indigents perpétuels et des togolais les humiliés de la sous-région.


Pour détourner le pays du bouleversement périlleux dont il est menacé, le PRR demande une augmentation sans tarder des salaires de 30%. Ce qui représente un montant de 45,9 Milliards de FCFA et qui laisserait sur la ponction faite sur les salaires un solde de 92,54 Milliards de FCFA pour financer des projets sociaux dans les secteurs de l’agriculture, de l’éducation et de la santé pour la relance économique et la paix sociale.

 

Mais puisque rien n’est permanent, le PRR prie Dieu Tout-Puissant de veiller sur notre pays et de nous aider au moment opportun à réaliser l’œuvre de solidarité humaine et de renouveau, qui sera à la dimension de l’histoire pour la grandeur du Togo et le bonheur de son peuple.

 

Nicolas LAWSON

 

Président du PRR

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 17:20

 

Puisque que tout recommence toujours et que tout se transforme, le Togo va se développer comme le Singapour ou la Malaisie. Pour y parvenir, nous devons changer les conditions sociales, économiques et matérielles des togolais. Le PRR propose à nos concitoyens pour rebâtir l’édifice de notre nation un plan ambitieux, en deux phases sur huit années, d’un montant de 2.850 milliards de FCFA. Ce plan, qui n’intègre pas les coûts des infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires et additionnel au budget national, servira de levier pour le redressement national. Il permettra de porter la croissance de notre PIB à 9% dès 2013. En plus de l’utilisation des avantages de l’AGOA, nous mobiliserons jusqu’à 40% de nos capitaux morts grâce à la discipline retrouvée, à une gestion efficiente de nos ressources nationales, à  la productivité accrue de notre peuple, à son ardeur au travail et au combat résolu contre la corruption.  Ainsi, dès cette année, avec la fortune de la providence et le soutien d’une large majorité des togolais, nous engagerons la féconde réforme structurelle, sociale et économique dont le pays renouvelé consolera ses enfants. Nous consacrerons sur la période 280 milliards de FCFA pour  la consolidation et la modernisation de notre système éducatif. Nous investirons 240 milliards de FCFA pour la rénovation du secteur de la santé. Nous financerons notre agriculture pour un montant de 320 milliards de FCFA pour en faire la base de notre développement, de la dignité et du bien-être de notre peuple et de l’indépendance économique de notre pays. Nous construirons des logements sociaux pour un montant de 198 milliards de FCFA pour loger décemment nos travailleurs. Nous consacrerons 350 milliards de FCFA pour la dotation financière de nos préfectures et des collectivités locales pour accompagner la politique de décentralisation et d’équilibre territoriale. Nous investirons 160 milliards de FCFA pour les adductions d’eau et l’électrification à l’énergie solaire.  Nous affecterons 120 milliards de FCFA pour des retenues d’eau le long de nos fleuves et lagunes afin d’empêcher les destructions dans les villages et pour l’irrigation de nos champs en période de saisons sèches. Nous assainirons et nous moderniserons Lomé, notre capitale, pour un montant de 832 milliards de FCFA. Nous financerons à hauteur de 350 milliards de FCFA la construction de digues pour arrêter l’érosion par la mer et protéger nos villes côtières. Le PRR entend mettre un terme à l’impuissance politique, au déséquilibre social, à la dégradation environnementale, à la misère généralisée et à l’affaissement moral. En orientant la nation vers des voies intellectuelles, spirituelles, morales et matérielles nouvelles, nous créerons plus de 100.000 nouveaux emplois dans l’administration publique, en portant son taux actuel de 0,8% de notre population (6.191.155 habitants) à 2,4% contre 12% en France.  Nos compatriotes et les étrangers doivent savoir que nous ne méconnaissons pas les contraintes nationales ni les réalités dans le monde. DIEU nous a dotés de l’intelligence pour maîtriser les forces de la nature et les plier au service de l’homme. Nos attributs essentiels sont la liberté et le courage. Le PRR lance un appel pressant aux patriotes togolais pour user de leur foi afin que nous prenions fermement notre destin en main.                   

Nicolas LAWSON

Président du PRR

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 23:44

 

L’Assemblée nationale vient d’adopter le budget de l’Etat ou la Loi de finances pour l’année 2012. Si le budget exprime la volonté du gouvernement et traduit les forces, les faiblesses, voire les vices de toute société, alors le budget de 2012 révèle les insuffisances dramatiques du gouvernement actuel.  Pour des recettes, dont certaines sont hypothétiques, d’un montant de 644,5 milliards de FCFA, le gouvernement sans ambition, sans vision et sans inventivité a fixé les dépenses à 656,2 milliards de FCFA. L’économie étant liée à la politique comme le sont la vie et l’action, il incontestable que la misère et le chômage des jeunes vont s’aggraver en 2012 et que les revendications sociales ne pourront pas être satisfaites. Il aurait suffit de 15,8 milliards de FCFA pour augmenter les salaires de 10% ou de 47,4 milliards de FCFA pour les augmenter de 30% afin de doper la consommation nationale. Nous en avons les moyens, la capacité et le droit. Le FMI et la Banque Mondiale, qui sont les vrais patrons de notre ministre des finances, ont autorisé en 2011 le Bénin à dégager un déficit de 326 milliards de FCFA pour la réalisation de projets productifs, pouvant accroitre la croissance de son PIB de 3,5%. Notre gouvernement étouffe donc l’essor de notre pays et compromet dangereusement notre avenir. En plus, il consacre plus de 700 millions de FCFA cette année pour le paiement de notre participation au Conseil de sécurité de l’ONU. Rien ne semble donc le guérir de son infirmité morale, de son incompétence et de sa soumission aux règles inhumaines d’une orthodoxie financière aveugle. Il est ainsi indéniable que le rétablissement de notre pays exige un changement radical dans sa gouvernance et l’adoption rapide d’un budget digne des efforts et des sacrifices de notre peuple. En conséquence, le PRR appelle tous les patriotes à prêter bientôt la main à l’œuvre de redressement national.      

 Nicolas LAWSON   

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 21:29

Lomé, le 5 Décembre 2011

 Excellence

Monsieur Faure Gnassingbé

Président en exercice de l’UEMOA

Président de la République

Présidence de la République

LOME – TOGO

Objet : Pour la fin du laxisme et pour avoir barre sur notre destin.

Monsieur le Président de la République,

Au moment où le faisceau des dogmes étroitement imbriqués, qui programmait la gouvernance de nos Etats, est en démêlure et que nos sociétés subissent une grave crise systémique, notre devoir d’humanistes nous commande de nous ressaisir et de prendre le contrôle de notre destin comme les pays asiatiques l’ont fait. Votre discours devant l’Assemblée des parlementaires ACP-UE à Lomé a indiqué que vous êtes disposé et que vous  souhaitez dire la vérité à nos partenaires européens. Nous devons impérativement  vous seconder.

Monsieur le Président de la République, nous vivons la fin d’une époque. Celle de la domination de l’occident, des dogmes et du règne de la supranationalité. Comme la guerre de sécession  en Amérique à partir de 1861 et la restauration de Meiji au Japon en 1868 ou la révolution en Russie en 1917 avaient engendré l’industrialisme, la mutation technologique et culturelle en cours exige une restructuration créatrice de doctrine  et de nos pensées pour instaurer un nouveau code de comportements et d ‘actions, au-delà de la standardisation, de la synchronisation, de la centralisation et de la concentration qui ont caractérisé le monde en perdition. Nous entrons dans un nouveau monde post-impérialiste dans lequel nous devons assigner un rôle nouveau à l’Etat-nation pour engendrer des économies semi-autonomes. La globalisation et la mondialisation nous ont conduits au bord du gouffre financier et à la faillite morale. Elles ont enfanté d’une oligarchie financière prédatrice, qui a dépouillé les Etats et les peuples de leurs propriétés et qui a provoqué la crise de l’endettement et des déficits.

Pour éviter les grands bouleversements sociaux, les conflits politiques déchirants et des scénarios cauchemardesques, nous devons  rejeter catégoriquement la posture despotique des tenants de l’orthodoxie financière déshumanisante et la continuation du contrôle de nos Etats par des institutions supranationales non démocratiques. Leur combat est d’arrière-garde, destiné à préserver leurs intérêts acquis. Cela est dangereux pour les peuples et une source d’instabilité politique et sociale. La sérieuse crise, qui ébranle les économies de la zone euro, est éclairante, indicative et condamne le despotisme idéologique et intellectuel des élites néolibérales.

Monsieur le Président de la République, le 30 novembre dernier, la Banque centrale Européenne (BCE), la Réserve fédérale américaine (FED), les banques centrales du Canada, de l’Angleterre, de la Suisse et du Japon ont annoncé une action commune pour faciliter les échanges de monnaies entre elles, soutenir les flux de liquidités sur le marché, éviter un effondrement du crédit bancaire et encourager le dynamisme de l’activité économique mondiale. Leur décision cruciale devra permettre de faire face à la raréfaction des échanges entre les banques commerciales, qui est une soupape essentielle du dynamisme économique et commerciale. Le franc CFA étant arrimé à l’euro, je ne comprends pas les raisons du silence et de l’inaction des dirigeants de la zone, surtout au moment où on spécule sur la dévaluation de notre monnaie. Sachez Monsieur le Président de la République que l’action coordonnée des banques centrales précitées n’est ni plus ni moins qu’un choix pour jouer ensemble le rôle de prêteur en dernier ressort. Ce ne sont donc que posture et  mascarade de prétendre le contraire. Notre parti, le PRR, vous demande expressément de convoquer un sommet des dirigeants de notre zone monétaire  pour proposer une profonde réforme du traité de l’UEMOA, afin de faire de la BCEAO le prêteur en dernier ressort comme la Réserve fédérale américaine, la Banque d’Angleterre, etc. Dans le contexte économique mondial actuel, cela est indispensable pour soutenir un flux de liquidités sur le marché de notre zone, éviter un effondrement plus poussé du crédit bancaire dans nos pays et encourager le dynamisme de l’activité économique sous-régionale. Il est suicidaire de privatiser nos banques commerciales en ce temps de chômage massif des jeunes et de crise financière. Par la force des choses, les européens cherchent à réviser le pacte de stabilité du traité de Maastricht, largement violé par leurs gouvernements. Ils sont donc rattrapés par l’histoire. Nous ne devons pas signer les APE qui sont rétrogrades et mauvais pour la relance de nos économies. Faites-nous rentrer dans l’histoire.

Veuillez trouver ici, Monsieur le Président en exercice de l’UEMOA, l’assurance de ma haute et fraternelle considération.

 Nicolas Messan LAWSON

Président du PRR

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 08:36

 

Le PRR apporte un soutien sans réserve aux revendications des agents de la santé et des étudiants. Il alerte les togolais sur le fait que c’est le ministère des finances et de l’économie, qui a pris le pays en otage et favorise le détournement des ressources nationales. Le budget, dont les dépenses sont arrêtées à 548,7 milliards de Fcfa, est largement détourné et gaspillé. En dehors des 75,604 milliards de Fcfa consacrés au paiement des intérêts de la dette publique, les autres chapitres du budget montrent comment très habilement nos ressources nationales sont maraudées.  Il y est indiqué que 158,896 milliards de Fcfa seront affectés aux dépenses des ministères et des services. Mais il est créé en plus le chapitre des pouvoirs publics d’un montant de 13,929 milliards de Fcfa et celui des interventions de l’Etat d’un montant de 70,215 milliards de Fcfa, soit au total 84,144 milliards de Fcfa, qui servent au pillage de nos ressources et aux voyages improductifs à l’étranger.

Il est créé dans le budget le chapitre des dépenses d’investissement d’un montant de 230,101 milliards de Fcfa. Mais ce sont seulement 119,46 milliards de Fcfa qui sont consacrées aux infrastructures. A quoi sert la différence de 110,641 milliards de Fcfa ? Au total, ce sont 243,141 milliards de Fcfa qui sont inscrits au chapitre des dépenses ordinaires et services de l’Etat contre 230,101 milliards de Fcfa pour les dépenses d’investissement. Ainsi, en plus de l’opacité du budget, qui permet les détournements, les règles fixées par l’UEMOA et la Banque Mondiale sont contournées mais ne sont pas dénoncées par ces institutions supranationales.

Il est urgent de demander des comptes au ministre des finances et de l’économie et au Premier ministre. Quel est le montant réel de la masse salariale globale des fonctionnaires et quel est le montant des charges de fonctionnement de l’Etat ? En refusant de satisfaire les revendications légitimes des étudiants et des agents de la santé, le Premier ministre et le ministre de l’économie et des finances  mettent en danger la paix sociale, la stabilité politique et hypothèquent notre avenir. Leur idolâtrie de l’orthodoxie financière  tient lieu pour leur aménager l’occasion d’assouvir leur rapacité au mépris de l’intérêt national.  Avec le budget actuel, même dérisoire et inadapté à la capacité d’initiative et de créativité des togolais, nous pouvons satisfaire toutes les revendications des agents de la santé et des étudiants grâce à une bonne planification et une gestion rigoureuse et honnête.

Le PRR demande la démission du Premier ministre et de son gouvernement. Il n’y a pas d’efficacité de la politique sans une économie saine et forte. Nous en avons assez de la crétinisation, de l’aggravation de la misère dans le pays, de la corruption morale et matérielle des dirigeants, de leur manque d’ambition nationale et de leur insensibilité face à la souffrance sociale et à l’abaissement national. Notre parti aspire en faveur de la masse du peuple et à la réforme entière de la société.

Nicolas LAWSON

Président du PR  

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 15:14

 

Nous avons appris avec indignation l’augmentation des prix des produits pétroliers chez nous, au moment où le dollar a considérablement baissé, et que certains gouvernements européens exigent la baisse de ces prix à la pompe chez eux. Les prétendues mesures d’accompagnement décidées, si dérisoires et  provocantes, sont destinées à nous abuser. Elles démontrent l’insensibilité de l’attelage gouvernemental RPT-UFC face à la souffrance sociale dans le pays et son incapacité à nous proposer une politique de redressement économique. Les arguments utilisés pour justifier la décision inique est une insulte à l’intelligence.

Notre pays est en danger car la politique économique du gouvernement est inspirée de l’affreux système du bonheur d’un très petit nombre favorisé par l’exploitation, l’opprobre et l’extrême misère de la masse. Cette politique économique et sociale cruelle, imposée depuis des décennies  par les structures bureaucratiques supranationales dans les pays anciennement colonisés, fait maintenant des ravages en Europe  après avoir enraciné la famine et l’indigence dans nos pays, avili et faire courber les peuples africains sous les plus odieux despotismes.  Les travailleurs espagnols, grecs, etc, s’indignent et manifestent contre cette politique darwinienne et inhumaine engagée chez eux. Pourquoi un tel aveuglement et une telle cruauté de la part de notre gouvernement,  qui refuse obstinément de pratiquer une politique de relance économique ? La junte militaire nigérienne avait augmenté les salaires de 30% et le Président Boni Yayi du Bénin vient d’augmenter les salaires de 25%. Pourquoi Mr Faure Gnassingbé accepte-t-il de sacrifier le sort de l’immense majorité des togolais à l’inconséquence et aux vices de la petite engeance populicide qui l’entoure ? Le gouvernement de Mr Houngbo démolit pièce par pièce l’édifice qui a été douloureusement bâti.

Il n’y a plus de morale publique au Togo et nous assistons au plus effréné agiotage qui tue les Républiques. Notre peuple est livré aux angoisses de la misère et de la désespérance. Il est dépouillé de la fierté qu’il affichait par rapport à ses voisins. L’anomie de notre société est sinistre. Mr Faure Gnassingbé et Mr Gilchrist Olympio doivent consulter leurs consciences et arrêter la fuite en avant destructrice. C’est ici et maintenant qu’ils doivent stopper le naufrage. L’équipe formée est la plus incompétente et la plus abusive qui ait jamais existée au Togo. Elle est souverainement arbitraire. Elle a réduit la masse populaire au plus chétif dénuement et à la plus déplorable servitude et subordination. Elle devient criminelle enfin de lèse-nation.

Que Mr Gilchrist Olympio et Mr Faure Gnassingbé sachent qu’aucune réforme constitutionnelle ou institutionnelle ni aucune élection n’arrivera à corriger les crimes et les injustices de leur gouvernement. Les togolais ne supporteront plus trop longtemps le joug de la misère et de l’injustice. Les sentinelles avancées de la révolution vont progressivement opposer une puissante digue à leurs intrigues, à leurs ostracismes, à leurs inconséquences et à leurs forfaits. Ce que nous voulons, c’est le bonheur commun mais ils préfèrent nous accabler de maux et nous régenter. Qu’ils se désabusent et qu’ils  arrêtent leur entreprise meurtrière. Il est impératif de restructurer le gouvernement pour changer de politique et d’élargir le comité de suivi RPT-UFC pour préparer des réformes consensuelles sinon la révolte populaire sera inévitable et légitime.

Nicolas LAWSON

 Président du PR

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 18:14

lawson_biblioth_que.jpg

 

Le système financier international s’est déjà effondré et nous en subissons les conséquences. Les gouvernements sont jusqu’à présent impuissants face aux spéculateurs. Les dirigeants politiques sont incapables d’agir pour redonner aux Etats leurs souverainetés. Nous assistons à des manipulations monétaires et à des injonctions massives de milliards de dollars, d’euros, de yens et de yuans par des banques centrales dans des banques privées sur lesquelles elles n’ont pas de contrôle.

 

Après avoir caché le plus longtemps possible l’ampleur de leurs pertes, ces banques privées avaient dû admettre qu’il leur était impossible de continuer à camoufler leurs escroqueries et leur mauvaise gouvernance. Elles avaient commencé à effacer de leurs livres de comptes des milliards de dollars ou d’euros de créances douteuses ou irrécupérables. C’était la Citigroup, qui avait commencé par passer par pertes et profits 6,5 milliards de dollars, puis 11 milliards de dollars. A elle seule, cette banque avait reconnu avoir un encours en produits dérivés d’environ 34.000 milliards de dollars, assez pour faire exploser non seulement le marché international des produits dérivés, estimés à 750.000 milliards de dollars, mais aussi l’ensemble du système financier international.

 

Les banques privées de placement ont accumulé des montagnes de papiers invendables, des titres financiers dits innovateurs, etc. C’est au moment où elles se mettaient à douter et à se méfier les unes des autres, puisque aucune  d’elle ne savait plus si tel ou tel crédit serait remboursé, que l’arnaque a été rendue publique. L’univers des instruments de crédit interdépendants était devenu si opaque que même le Président de la Réserve Fédérale (FED), Ben Bernanke, avait dû suivre une formation personnelle auprès de directeurs de Hedge Funds pour en comprendre une partie.

 

Ce n’était pas seulement aux Etats-Unis que les opérations de maquillage de comptes et d’escroquerie se faisaient. Elles avaient cours aussi au Royaume Uni, en Espagne, etc.  En Allemagne, les banques publiques, dont la véritable mission est de fournir des crédits aux PME-PMI, s’étaient lancées dans des aventures sur le marché immobilier à risque des Etats-Unis. Des banques comme Goldman Sachs, Deutsche bank, Merrill Lynch, Bear Sterns, Morgan Stanley et des grandes compagnies d’assurances, telles Fannie Mae et Freddie Mac étaient aussi concernées par les ventes ou la garantie de titres hypothécaires qu’elles savaient sans valeur. Des banques  et des groupes d’assurances ont réussi à arnaquer des municipalités aux Etats-Unis et en France, qui avaient investi dans des instruments financiers dont les SIV (Structured Investment Vehicles) et qui n’ont plus de quoi payer des salaires des enseignants et des policiers, ou encore les programmes sociaux pour les familles qui se retrouvent à la rue.

 

C’était Alan Greenspan, en devenant Président de la Réserve Fédérale en 1987, qui avait répondu au krach financier de l’époque en fabriquant des instruments financiers dénommés produits dérivés, dérivés de crédits (sur dettes), CDO (titrisations synthétiques), SIV, MBS, ABCPs, etc. La bulle de ces instruments financiers à levier n’avait pas cessé de gonfler et à alimenter le casino des spéculateurs et des profiteurs qui font depuis de superprofits. Le fait que 80% de la population mondiale s’en trouve réduite à la misère n’est pour eux  qu’un dégât collatéral qui ne compte guère.

En mars 2000, lorsque la bulle de la nouvelle technologie (dotcom) avait éclaté, annihilant environ 16.000 milliards de dollars de capital, Alan Greenspan avait tout simplement baissé de 1% les taux d’intérêt afin de sauver ses amis les banquiers. Il avait non seulement créé une bulle encore plus gigantesque mais aussi un produit hautement risqué, c’est-à-dire le marché des subprimes.

 

Nous vivons aujourd’hui une crise systémique car les crédits hypothécaires, les titres financiers adossés aux hypothèques, les titrisations synthétiques, etc., ont touché les secteurs de la production et de la consommation qui chutent et affectent le marché de l’emploi. Ce qui est curieux, c’est que l’ouverture des vannes monétaires par les banques centrales américaine, européenne et d’autres nations industrialisées ne conduit pas à une inflation massive. Or c’était cet argument de l’inflation qui avait favorisé la politique monétariste des gouvernements de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan et qui avait permis de discréditer la politique keynésienne des socialistes et des sociaux-démocrates. La manipulation des taux d’intérêt, les ajustements monétaires et des plans maquillés de renflouement des banques privées servent aujourd’hui à éviter l’effondrement totale des économies occidentales et le chaos dans le monde.

 

La Maison Blanche avec la FED, tout comme l’Euro groupe et la BCE, sont prêts à mettre des liquidités sans aucune limite à la disposition des banquiers en cas d’urgence. C’est exactement ce qu’avait fait la Reichsbank en 1923. Mais, au cours de la même année, le jeu s’était arrêté brutalement face à la flambée des prix. L’épargne de la nation allemande avait disparu en fumée. C’était un problème allemand. Aujourd’hui, le monde entier est concerné. Les dégâts des banques américaines et européennes et la politique adoptée, d’abord aux Etats-Unis, ont obligé les banques centrales en Asie, en Amérique du sud et en Europe à baisser leurs taux d’intérêt afin de freiner la chute du dollar ; exportant ainsi l’inflation à travers le monde. Malheureusement, les gouvernements occidentaux et les responsables des banques centrales ne veulent pas comprendre qu’il n’existe pas à moyen ou long terme de solution monétariste à la crise actuelle.

 

 Les graves problèmes économiques de la Grèce, de l’Espagne, de l’Irlande, du Portugal, de la Hongrie, du Royaume Uni, etc., ne seront pas résolus par des mesures de rigueur ou d’austérité. L’encours des déficits des nations industrialisées a atteint des sommets.  Quant aux dettes des banques privées, elles ont atteint des proportions stratosphériques ? C’est à cause du manque de transparence et des manipulations comptables que nul ne connaît exactement l’ampleur véritable du désastre. Mais, on peut néanmoins estimer qu’il s’agit de milliers de milliards de dollars. Les chèques présentés aux Etats par les banques pour rembourser les cadeaux qu’ils leur ont faits en les renflouant et les titres pourris qu’elles détiennent ne sont que des papiers ne reposant sur aucune création de richesse.

 

L’économie de casino a déjà fait d’énormes ravages et a faussé tous les dogmes qui donnaient à l’économie l’illusion d’être une science. Les mathématiques financières ont produit ces charlatans en cols blancs dont la fausse connaissance a chambardé l’économie mondiale. L’Afrique est victime de cette monstrueuse arnaque comme elle l’a été de l’esclavage et de la colonisation. Beaucoup de spéculateurs sont devenus des milliardaires ou des multimillionnaires en dollars sans produire aucune richesse physique. Leurs fonds sont planqués dans les paradis fiscaux et sont gérés par les succursales des banques ayant leurs sièges à New-York, Londres, Frankfurt, Paris, Hong-Kong, Madrid, Zurich, etc. Des responsables politiques ont rendu possibles cet abus de confiance planétaire et cette escroquerie inimaginable auparavant. Par contre, la grande majorité des populations vit dans l’ignorance. Partout le niveau de vie du plus grand nombre de gens chute et la misère se répand.

Il faut urgemment un nouveau système financier, monétaire et économique mondial car l’actuel système est en pleine putréfaction. C’est une nécessité pour sauver l’humanité du chaos. La crise n'est pas réglée. Elle est là. On a créé des rapaces, qui sont les financiers. Il semblerait que les Etats doivent emprunter chez eux pour payer leurs dettes. Pourtant, ce sont les Banques Centrales appartenant aux Etats, qui sont privatisées grâce à des traités pervers comme ceux du Maastricht et de l'UEMOA, qui impriment l'argent et les distribuent aux Banques privées contrôlées et mal gérées par ces financiers. Il a été dit que la science sans la conscience est la ruine de l'âme. Décidément, nous vivons sans conscience et sans morale. Heureux donc les pauvres car ils iront au Royaume de Dieu.

 

LAWSON  Nicolas

Journaliste et économiste

 

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 19:15

 

Il y a une réalité économique qui pose problème aux autorités et aux économistes, c’est la question des déficits des Etats. On redoute qu’il ne représente une bombe à retardement pour l’économie mondiale. Mais dans tous les cas, cette réalité fausse les analyses que les économistes avaient l’habitude de faire.

 

D’ailleurs, le fait, que certains pensent dorénavant, surtout les ultra-libéraux et contrairement à leur affirmation dans le passé, que c’est un mirage sans réelle gravité, prouve bien que l’économie n’est pas une science. Cependant, les plus sérieux des experts conviennent que la situation actuelle des déficits américains, européens ou japonais n’est pas tenable.

 

Dans les années 90, le déficit américain était presque nul. Il avait atteint 800 milliards de $ en 2005, soit 6,4% du PIB américain et 1,5% du PIB mondial. Quand le nouveau secrétaire du trésor de l’administration Obama avait fait connaître le déficit du budget au début de l’exercice en Octobre 2009, il avait provoqué le vertige chez les incrédules. Le déficit était estimé à plus de 1.000 milliards de $, soit plus de 525.000 milliards de FCFA.

Selon les calculs du Congrès pour l’exercice précédent, les recettes avaient plongé de 18% et les dépenses s’étaient envolées de 21% à cause des mesures de sauvetage des banques et du plan de relance de l’économie de 787 milliards de $. Au rythme actuel, le déficit fédéral dépasserait 12% du PIB sur l’ensemble de l’année budgétaire (Oct 2009 – Oct 2010) estiment les économistes les plus réalistes. Le plan de relance américain était censé sauver ou créer 3,5 millions d’emplois. Mais en 4 mois et demi, les Etats-Unis ont supprimé 2 millions d’emplois. Ce qui justifie les prévisions pessimistes.

 

Devant les incertitudes qui planent sur les Etats-Unis, des pays, dont principalement la Chine et la Russie, remettent en question la suprématie du dollar et son statut de monnaie de réserve. L’ampleur du déficit américain serait logique si le pays était une jeune nation, qui avait besoin d’investissements massifs pour ses infrastructures. Mais il s’agit de la plus grande nation et la plus avancée des économies mondiales dans laquelle la majeure partie des capitaux sert à financer la consommation publique et privée. Or le déficit est synonyme d’endettement. Il faudra bien le combler tôt ou tard ou le rembourser. On voit mal comment cela sera possible, dans la mesure où les importations du pays dépassent largement ses exportations, soit de 60%, et les actifs bruts étrangers inférieurs aux engagements bruts extérieurs. Les Etats-Unis dépensent beaucoup plus qu’ils ne produisent et la part d’épargne brute dans le PIB diminue depuis les années 80. Ce sont les flux financiers en provenance d’Asie et d’Europe essentiellement qui ont stimulé les investissements dans le pays en permettant une accumulation de capital. C’est sûrement un problème car l’économie américaine risque un jour d’épuiser sa marge de crédibilité.

 

Malheureusement, ce n’est pas seulement le déficit américain qui est problématique. Les déficits du Japon et des pays européens sont aussi un gros problème. Mise à part la Pologne, tous les pays de l’Union Européenne connaissent des déficits très importants. L’activité économique des pays baltes a le plus souffert de la crise en 2009. Il y avait eu une récession de l’ordre de 18,1% du PIB en Lituanie, 18% en Lettonie et 13,7% en Estonie. L’Allemagne et le Royaume Uni avait connu une récession respective  de moins 5% et de moins 4,6%. Le déficit de la Hongrie avait atteint 11% et celui de la France plus de 7%.

 

En 2010, la majorité des 27 pays de l’Union Européenne prévoit de renouer avec une croissance qui restera toutefois en dessous de 2%. En dehors des pays baltes, l’Irlande, l’Espagne, la Grèce, la Hongrie, le Portugal, etc ; qui connaîtront encore une croissance négative. La dette va exploser en Italie et en Grèce pour atteindre respectivement 114,6% et 112% de leur PIB, loin des 60% maximum autorisée par le Traité de Maastricht. La France présente une dette publique supérieure à 76% de son PIB en 2009. Aucun des pays européens n’est en mesure de respecter le dogme de 3% de déficit du budget qu’impose le pacte de stabilité sans provoquer une grave crise économique, des troubles sociaux et l’explosion du chômage.

Alors peut-on agir juste pour inverser  le cours des choses ? Forcément oui, même s’il n’y a pas de solution facile en économie. Les décisions prises en Grèce, en Italie, en Espagne, au Royaume Uni, en Hongrie, etc ; ne sont pas les meilleures. Il faudrait une décision de politique économique globale de relance au sein de l’Union Européenne. Elle devrait s’inspirer de la politique de relance des Etats-Unis pour la réhabilitation ou la construction des infrastructures, de régulation des marchés boursiers et des institutions financières, de moratoires sur les dettes publiques, d’éradication des poches de pauvreté dans les banlieues, etc.

 

L’occasion est bonne pour réformer le système de Brettons woods. Il est aussi temps que les Etats retrouvent leurs souverainetés monétaires et budgétaires et que des banques nationales récupèrent leurs statuts préalables à la création des banques centrales. Que ces dernières servent de régulatrices et remplacent les agences de notation pour contrôler les banques nationales, toutes les institutions financières et les marchés boursiers. Le dollar ne peut plus continuer à être la seule monnaie de réserve dans le monde. On doit mettre en place dans le cadre du G20 un panier de monnaies de réserve composées du dollar, de l’euro, du yen et du yuan. La Banque Mondiale et le FMI doivent être réformés et on devra leur assigner un nouveau rôle et même envisager de les fusionner.

 

Les mesures d’austérité prises en Europe, à la suite des pays africains, sont ruineuses pour les pays et les peuples. Nous vivons une ère de rupture. L’aveuglement à croire que le marché peut tout faire ; qu’il faut laisser aux banques centrales le pouvoir d’imprimer les monnaies et de renflouer des banques privées mal gérées et d’agir uniquement sous la pression des bourses est funeste. Les déficits sonnent le glas de l’économie de marché. Inventons la nouvelle philosophie économique.

 

Nicolas LAWSON

Directeur de société

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 23:45

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Nous sommes entraînés dans un monde inconnu sans avoir le temps ni les moyens de le changer facilement, malgré les risques graves qu’il présente.

Depuis les années 70, les rapports entre le marché et l’Etat avaient changé de façon spectaculaire partout dans le monde. Un ordre économique nouveau s’était imposé sur l’ensemble de la planète. Parfois insidieuse et parfois brusque voire brutale. Mais toujours avec des conséquences profondes pour tous les pays. D’un bout à l’autre de la planète, des gouvernements ont été forcés de privatiser les sociétés publiques. Certains avaient dû rappeler des multinationales congédiées des années auparavant. Des marchés boursiers se sont multipliés, des directeurs de fonds communs de placement sont devenus des stars, etc. Ces changements avaient ouvert de nouvelles perspectives et les idées les mieux enracinées étaient remises en cause. Désormais, des individus pouvaient affirmer que les gouvernements n’étaient plus en mesure d’assurer la protection du citoyen dans une économie mondialisée.

 

La planification et l’entreprise publique, qui constituaient le fondement du système né des révolutions, n’étaient plus acceptées. Le passage à l’économie de marché était recommandé ou plutôt exigé. Même les turbulences des marchés internationaux, notamment celles qui avaient secoué l’Asie en 1997 et l’Amérique latine en 1998 n’avaient fait planer aucun doute sur les certitudes des apôtres de l’ultralibéralisme.

 

Les concepts clés de la libre concurrence, de la privatisation, de l’ouverture des marchés nationaux et de la déréglementation avaient fait basculer  le balancier des idéologies en faveur du marché. Les gouvernements nationaux n’avaient plus le droit de contrôler les mécanismes de l’économie. Pour les libéraux ou ultra-libéraux, renforcés par l’effondrement du communisme, il n’y avait plus d’interrogation  car le changement était irréversible et faisait partie d’un processus continu de l’évolution du monde.  Il n’y avait pas lieu de s’interroger sur les conséquences politiques, sociales et économiques de la mutation des relations entre l’Etat et le marché. La querelle de la frontière entre l’Etat et le marché semblait tranchée de façon définitive et satisfaisante pour les ultralibéraux. Le débat, qui a été la cause de conflits ou d’escarmouches intellectuelles et politiques depuis des siècles et qui a constitué le combat et des drames du 20è siècle semblait clos. Des pays ou des hommes, anciennement communistes ou socialistes, s’étaient convertis eux-mêmes à la théorie et aux pratiques de l’économie de marché.

 

Le débat doit être à nouveau ouvert avec la crise financière et les faillites des banques privées qui ont été sauvées par des Etats grâce aux injections monétaires massives de l’argent imprimé par les banques centrales. Ce débat façonnera dans une grande mesure le 21è siècle et doit déboucher sur la définition d’un nouveau système idéologique, monétaire, financier et économique international.

 

Quels seront le pouvoir et les prérogatives des Etats au 21è siècle ?

 

Ce sont les révolutions, les deux guerres mondiales, les dépressions économiques, les ambitions des politiques et les convictions des idéologues qui avaient amené à la croissance des Etats. Ils s’étaient appuyés sur le besoin d’une plus grande sécurité exprimé par les citoyens, sur celui d’un progrès et d’une amélioration des conditions de vie des populations et sur celui d’un idéal d’égalité, de justice et de liberté.

Pour les progressistes, la conviction est que le marché est naturellement porté aux excès, aux erreurs et aux échecs. Ils sont persuadés que le marché ne peut pas répondre à toute une série de besoins et que les risques et les coûts humains qu’ils représentent sont trop élevés et leur capacité de nuisance trop grande. C’est d’ailleurs suite aux grands traumatismes qui avaient marqué la première moitié du 20è siècle que les gouvernements, notamment celui de Roosevelt aux Etats-Unis, étaient amenés à étendre progressivement leurs responsabilités et obligations envers les citoyens et à assumer de nouvelles charges. Les progressistes sont quasiment sûrs que le savoir gouvernemental, c’est-à-dire l’intelligence collective prêtée aux décideurs centralisés au sein de l’Etat, est réputé supérieur au savoir des marchés, qui est une intelligence dispersée de décideurs privés et de consommateurs isolés individuellement.

 

Le débat était souvent faussé ; puisqu’il portait sur les cas extrêmes. La crise systémique actuelle et la dissuasion nucléaire élargie n’autorisent plus le recours à une guerre mondiale conventionnelle. Par conséquent, la réalité force à un débat plus réfléchi et plus difficile.

Après la faillite du communisme et celle du capitalisme financier spéculateur, le modèle n’est-il pas l’économie mixte ? Les gouvernements y feront prévaloir leur savoir en toute plasticité et le sens de l’humanisme. Ils exerceront un pouvoir réel sans étouffer les mécanismes de marché. Ils reconstruiront, moderniseront les infrastructures vétustes et relanceront la croissance. Ils offriront aux citoyens l’égalité des chances et la garantie d’un certain bien-être. Dans chaque pays, l’Etat détiendra les positions stratégiques mais autorisera le libre marché. Ce qu’on peut appeler le capitalisme régulationniste.

 

D’ailleurs et sans mauvaise foi, comment peut-on nier que seuls les gouvernements sont aujourd’hui en mesure de mobiliser et de gérer les ressources nécessaires pour sauver les banques privées en faillite ? L’échec du marché amène à méditer sur l’échec de l’Etat et sur le seuil d’incompétence de l’un et de l’autre. Incontestablement, le rôle de recours ultime en cas de crise doit être reconnu à l’Etat et il doit être en mesure d’intervenir aussi rapidement pour réaliser des dépenses à caractère social, les transferts et les droits sociaux. Il doit dorénavant pouvoir planifier, réglementer mais laisser sa part de responsabilité au marché.

 

Le processus d’intégration et d’internationalisation de l’activité humaine a conduit à resserrer l’éventail des prérogatives de l’Etat et à le dépouiller des souverainetés monétaire et budgétaire. La crise financière mondiale, les déficits abyssaux des Etats et la défiance prédominante dans le rôle bénéfique  du marché commandent une révision profonde des concepts, des idées, etc. L’économie mixte doit assigner à l’Etat le rôle régulateur de la société et de garant du cadre juridique. Il ne peut pas jouer ce rôle s’il est faible et dépourvu de ressources financières.

 

En période de crise, il est dangereux de laisser le marché détenir les positions dominantes dans l’économie et décider des choix à faire. Pour la reconstruction aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique, après un demi siècle de prédominance de l’économie de marché, de chômage élevé, de mauvaise gouvernance des grandes banques, des compagnies d’assurances, des multinationales de l’automobile, de crise dans l’agriculture, de déficits chroniques des Etats, de dégradation de l’environnement, de menace climatique, d’inefficacité du management privé, etc., seuls les Etats peuvent s’entendre pour trouver une solution de moratoire sur les dettes, de relance de l’économie de la production ; pour réorganiser une croissance basée sur des investissements dans la création de richesses physiques et de politique de plein emploi. Il n’y a que l’Etat qui peut assurer en fin de compte la justice, l’ordre et l’équité.

 

Il est donc temps d’inventer un nouveau modèle économique. La gestion financière et monétariste de la crise, qui méprise les conditions humaines, baisse les niveaux de vie des populations et aggrave la pauvreté du plus grand nombre, est un recul de la civilisation. Il est notoire qu’aucun Etat ne peut rembourser sa dette. Aucun Etat ne peut non plus arrêter de créer des déficits sans régresser et sans provoquer le chaos. L’intervention directe et massive de l’Etat, caractérisée par des mesures sociales, est indispensable partout. Elle n’est pas plus coûteuse ni plus immorale que le sauvetage des banques. Elle doit se faire sous la forme de mesures fiscales, sociales et de développement d’un secteur public en souffrance conjointement à des aides au secteur privé producteur.

 

Des régions aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique sont sinistrées. Elles sont ravagées par la misère et une détérioration avancée des infrastructures. On ne peut pas attendre une plus grande dévastation ou les guerres comme en 1914-1918 et 1939-1945 avant de chercher une véritable solution. Le discrédit de l’économie de marché et sa faillite financière sont manifestes. Si on fait semblant ou par dogmatisme de lui faire encore confiance, alors les spéculateurs et les banquiers sans scrupule, qui n’ont aucune légitimité, vont aggraver la crise et nous entraîner vers l’irréparable. Peut-être qu’il y aurait une guerre dévastatrice dans laquelle sombreraient les promesses de progrès technologiques, les idéaux et les sacrifices des populations.

 

Il faut sans délai élargir les prérogatives des Etats pour leur permettre  de rénover les infrastructures en désuétude et d’enrayer la descente aux enfers des plus pauvres. Le capitalisme financier spéculateur est irrémédiablement infirme, incapable de s’autoréguler et moribond. On ne peut plus compter sur le marché pour générer la croissance nécessaire au progrès de l’humanité ni pour assurer aux populations un niveau de vie décent et pour lutter contre le réchauffement climatique. Des peuples européens élisent encore des conservateurs parce qu’ils sont désemparés ou déçus par des travaillistes et des socialistes qui proposent des politiques de rigueur.

 

D’un point de vue éthique, le capitalisme financier spéculateur, engendré par l’économie du marché, ne suscite que de la réprobation. C’est un jeu de casino au mépris du sort des hommes. Il est profondément inégalitaire et injuste. Il est mû par le seul appât du gain et il a manqué à ses promesses. En dehors de la Chine et de quelques pays émergents, pour un temps encore, il a créé du chômage et de la désespérance. Le contexte économique d’aujourd’hui nous conduit à rejeter ses dogmes.

 

En Afrique en général et au Togo en particulier, comment peut-on faire confiance à l’économie de marché pour éradiquer la pauvreté et combattre efficacement les maladies, l’ignorance de la masse et la  dégradation de tous les équipements sociaux ?   Seuls nos Etats peuvent nous procurer les moyens de la réhabilitation et de la reconstruction et assurer la redistribution équitable des richesses.

 

C’est en assignant à l’Etat la responsabilité primordiale de détermination de toutes les règles dans la société que nous éviterons le chaos créé par le marché. Nous devons aussi impérativement substituer la valeur de référence du plein emploi à celle dite sacrée de l’orthodoxie financière prônée par le marché. Le bien-être de la nation doit passer avant toute autre considération financière.

 

Les délocalisations sauvages, les escroqueries bancaires, le chômage de plus en plus élevé dans les pays, l’explosion de la misère, la désespérance des populations, la décrépitude de nos infrastructures, etc., rendent nécessaires aujourd’hui l’expansion du rôle de l’Etat. L’économie de marché avec ses dogmes cruels est engloutie sous ses propres échecs. Son assaut contre l’Etat s’est brisé. Le seul souci de ses apologistes est de préserver leurs intérêts de caste avec un minimum de risque. C’est ici et maintenant que l’Etat doit reprendre les leviers de commande comme aux Etats-Unis après la crise de 1929 et en Europe après la deuxième guerre mondiale.

 

 

Nicolas LAWSON

Directeur de publication

 

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