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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 21:46

  DEUX MURS VIENNENT DE TOMBER

 

En ce début du 21è siècle, l’accélération de l’histoire vient de faire tomber deux murs dans l’espace d’un trimestre et dans la même année de 2008. La grande arnaque de la financiarisation de l’économie a été finalement révélée au monde entier et les malfaiteurs en cols blancs ont été démasqués. Ainsi le mur du capitalisme prédateur est tombé avec la chute brutale de la banque Lehman Brothers, de l’assureur AIG, de la Washington Mutual, etc. Pendant des décennies, des hommes et des femmes ont exercé un pouvoir tyrannique sur toute la planète. Ils ont imposé des règles impitoyables grâce à la mystique du marché. Tous les Etats et tous les peuples ont été soumis à ces potentats, qui ont tout privatisé, tout dérégulé et le marchandage de tout. Aucun Etat, aucun Président et aucun homme n’avait le droit de mettre en cause leur dogme absolu. Ils ont renversé des chefs d’Etats qui n’étaient pas d’accord pour privatiser les sociétés publiques. Ils ont obligé les Etats à accepter les indépendances des Banques Centrales. Ils ont profité des pantins de dirigeants,  mis en place par leurs appuis financiers, pour amener les peuples à accepter d’adopter des traités qu’ils ne comprenaient pas et se sont ainsi emparés  des pouvoirs pour les confier à des bureaucraties plus manœuvrables. De la sorte, ils ont pu mettre la main sur la création monétaire et sont parvenus au contrôle total de la circulation des monnaies. C’est une dictature implacable et sans aucune moralité ni humanité. Cette idéologie, plus habile et plus dévastatrice que le communisme, a créé une pauvreté exécrable partout dans le monde et surtout en Afrique.

Comme ils contrôlent presque tous les moyens de communications et qu’ils ont perverti les consciences de l’immense majorité des journalistes, les contestations étaient inaudibles et la gravité de leurs crimes sous-estimée ou occultée. Comment peut-on jouer avec la monnaie d’un Etat dit souverain ? Comment peut-on jouer avec les produits alimentaires ? Comment peut-on gagner de l’argent sans rien produire ? Seul le capitalisme financier a réussi cette aberration meurtrière. Mais le mur de cette monstrueuse doctrine est tombé et le monde découvre avec stupéfaction son visage hideux. Heureusement, la quasi-totalité des chefs d’Etats du monde occidental en poste sont des conservateurs ou des socialistes ultralibéraux complices des prédateurs financiers. Si la crise financière avait éclaté après la prise de fonction de Barack Obama, les tartuffes allaient l’accuser d’en être le responsable. Les premières mesures prises  sont donc destinées à sauver le système financier à l’agonie et non pour le débrancher et l’enterrer pour restaurer le capitalisme à visage humain. Avec le plan du secrétaire américain au Trésor Henry Paulson et le plan de l’Eurogroupe initié grâce aux propositions de Gordon Brown, nous avons eu droit à un socialisme financier. L’argent des contribuables a servi pour effacer les malversations des banquiers, à permettre aux spéculateurs de continuer de jouer et aux Bourses de demeurer les points focaux des économies. Avec ces dangereux doctrinaires, le travail sera toujours méprisé et ne primera pas dans la création de richesses. C’est dans cette logique que les occidentaux ont laissé la Chine devenir l’atelier du monde par simple cupidité et par aveuglément. Ces financiers et leurs laquais ont réussi à pervertir le jeu démocratique qu’ils ont basé sur le mensonge, la manipulation et la débauche de moyens financiers. Mais qu’importe ce qu’ils feront encore, le capitalisme financier est asphyxié et le mur du néocapitalisme est tombé en Septembre 2008.
Tout le monde est désormais d’accord pour la refonte du système de Bretton Woods et la réforme des bureaucraties rétrogrades, qui le supporte à l’échelle planétaire, dont le FMI, la Banque Mondiale, l’OMC, etc. Mais les néoconservateurs et leurs agents financiers n’acceptent pas encore le retour aux préceptes du vrai capitalisme. Ils veulent maintenir le capitalisme casino, qui leur permet de gagner facilement de l’argent sans travailler et sans effort. Il faudra une révolution culturelle, morale et sociale pour arrêter ces sangsues. Les syndicats américains dont l’AFL-CIO, qui ont aidé à l’élection de Barack pourront aussi l’amener à imposer certaines mesures urgentes. On ne peut pas compter sur les syndicats en Europe car leur impuissance et leur corruption sont manifestes. L’Asie et d’autres pays émergents doivent également engager un véritable partnership avec l’Afrique pour s’imposer à l’Europe et aider Barack Obama à engager les reformes du système financier, monétaire et politique mondial. Nul ne doit se tromper. Les deux institutions les plus nuisibles de ce système sont dirigées par deux socialistes français ultralibéraux, Pascal Lamy et Dominique Strauss-Kahn. L’esprit du Traité de Maastricht que défendra le groupe européen, malgré les agitations du Président français, doit être combattu. La chute des néoconservateurs peut permettre des changements non négligeables dans la position habituelle des américains. Le BRIC, c’est-à-dire la Chine, L’Inde, la Russie et le Brésil et éventuellement le Mexique, doivent agir pour forcer les décisions de grands progrès. Il faudra des régulations fortes. Pour y parvenir, Barack Obama devra compter sur le BRIC et faire préparer, par ceux qui ont réussi à l’encadrer pour le faire élire Président des Etats-Unis, un véritable plan post-néocapitaliste. Quand ce plan sera adopté par le Congrès et le Sénat des Etats-Unis dans les premiers jours de sa prise de fonction par les nouvelles majorités démocrates dans les deux chambres, il devrait fermer pendant 15 jours les Bourses dans le pays et les banques pendant 3 jours du lundi à mercredi. Seules les banques ayant une bonne situation devrait rouvrir leurs portes. Les autres seraient fermées purement et simplement. L’administration devrait alors convoquer un sommet mondial pour faire refondre le système de Bretton Woods. Comme Barack Obama l’a dit durant sa campagne, ce sera le Main Street à travers le monde qui devrait avoir la priorité et non plus Wall Street. Les Bourses sont une gangrène pour les économies réelles des pays et il va falloir limiter drastiquement leur nuisance. Je ne pense pas que les dirigeants actuels dans le monde soient capables de les fermer.

Barack Obama a donc raison de refuser de participer à la réunion du G20 qui se tiendra le 15 novembre à Washington. Malgré les prétentions démagogiques de certains chefs d’Etats, qui ont retourné leurs vestes et  qui sont devenus des pourfendeurs du système néocapitaliste sans prendre des mesures appropriées chez eux pour adapter le discours à la pratique, et les demandes de certains pays émergents comme le Brésil, il n’y aura pas de décisions décisives au cours de ce sommet. Il  est souhaitable que le Brésil diminue le taux de sa Banque Centrale, qui est actuellement de 13%, pour être crédible et pouvoir parler avec autorité. En tout cas, le Président Bush et son administration ne sont pas prêts à accepter des changements majeurs dans le système. C’est une question d’idéologie et donc de principe. Vouloir aider les peuples en souffrance, c’est du socialisme pour eux. Ce sont les riches qu’il faut aider. Les pauvres peuvent crever. Il y aura moins de monde sur la terre. La providence a décidé de faire tomber un pan de ce mur de la loi de la jungle pour donner un nouveau souffle à l’humanité. La tromperie, le cynisme, l’inhumanité, le bellicisme et le racisme sont les fondations de l’idéologie néocapitaliste de tous ces néoconservateurs laïques et religieux. Ils sont soutenus par des médias puissants et des pasteurs très influents. Mais un grand pan du mur, qu’ils ont construit pour faire barrage à l’humanité, au respect de la souveraineté des Etats, à la justice sociale et à l’égalité entre les races et les hommes, s’est écroulé avec l’élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis le 4 novembre 2008.

Leurs pasteurs leur disaient que le temps de l’apocalypse était proche et qu’il y aurait la venue de l’antéchrist. Ces délires leur permettent de contrôler des consciences de millions de crédules. La candidate républicaine à la vice-présidence, Sarah Palin, est leur idole et leur choix. Cette femme inculte et effrontée avait violemment attaqué Barack Obama en l’accusant d’être un radical, un terroriste, un musulman, un socialiste et un anti-américain. Elle avait réveillé les instincts grégaires des jeunes racistes blancs néo-nazis et des vieux racistes nostalgiques du passé. Elle avait tenté de promouvoir l’ethnicisme et la société identitaire. En un temps d’égoïsme débridé, l’élection du ticket républicain aurait accéléré la venue de l’antéchrist prophétisé par les pasteurs qui soutiennent cette engeance. Mais la providence, qui veille sur notre humanité, n’a pas permis que cette catastrophe survienne. Et comme nous le disons depuis 25 ans, l’interdépendance des économies et des hommes ne peut se consolider et s’humaniser qu’avec le métissage des valeurs, des cultures et des races. Il n’y a pas d’alternative à cet état sinon le chaos. Avec le succès miraculeux de Barack Obama, la mondialisation ou la globalisation, qui est dans l’ordre des choses, se poursuivra avec moins de conflits violents, plus de moralité et de justice dans les relations internationales et entre les races. Les blancs racistes, qui n’osaient pas l’exprimer ouvertement, souhaitaient secrètement l’effet Bradley et classaient Barack Obama parmi les noirs. Après son succès, certains commencent à le considérer pour ce qu’il est, un métis. Les noirs aussi auraient tort de le considérer comme un noir et de croire qu’il va se pencher de leur côté pour les aider à sortir de leurs pauvretés intellectuelles et matérielles. Barack Obama est plus qu’un blanc et plus qu’un noir. Il est le symbole du rêve américain du melting-pot et du triomphe de la globalisation. A la place qu’il occupe déjà, il nous servira à continuer à dénoncer le terrorisme de ces intellectuels de droite et de gauche, partisans zélés du néolibéralisme, à fustiger  l’arrogance de ces esclavagistes des temps modernes, qui imposent des règles de pillage des ressources de l’Afrique et la prédominance de la race blanche, et tous ces dirigeants mendiants, complexés et corrompus de l’Afrique, qui méprisent la dignité de leurs peuples et les font végéter dans la misère, en complicité avec ces négriers de l’assistance humanitaire. Nous devons continuer à dénoncer les dérives morales de l’économie financiarisée car c’est seulement un grand pan du mur qui est tombé. Il faudra du temps pour faire tomber tout le mur. L’histoire humaine est faite d’avancées et de reculs. Mais pour un temps, le désastre politique, militaire, ethnique et culturel du néoconservatisme est arrêté.

C’est l’occasion pour les africains d’abandonner leur couardise et leur attitude de soumission et de servilité devant les petits experts, au service des négriers qui imposent des règles iniques. On voit les lâches partisans de la doctrine préventive et de la guerre des civilisations se replier lentement et ânonner des idées du nouveau Président américain. Vont-ils cependant accepter que les Etats-Unis discutent dans de bonnes dispositions et sans concession avec l’Iran, la Russie, le Venezuela, le Cuba, la Syrie et amener Israël et les palestiniens à signer un accord de respect mutuel et de création de deux Etats souverains dans les frontières d’avant 1967 ? Approuveront-ils une politique de la santé pour tous les américains ? Accepteront-ils une juste rémunération des matières premières d’origine africaine et une politique agricole en Afrique comme la PAC en Europe ?

Dans tous les cas, les américains ont donné un mandat éloquent à Barack Obama. Grâce à une différence de 6,5%, soit 53,5% des suffrages contre 46% à son rival républicain, et une confortable majorité dans les deux chambres, il doit agir sans hésiter. Il doit retirer l’armée américaine d’Irak et obliger le Président afghan à négocier avec les talibans pour parvenir à un gouvernement de coalition afin que les armées des 42 pays de l’Otan se retirent de l’Afghanistan. Il lui faudra de l’audace mais il n’y a pas de doute qu’il n’en manque pas. Son avènement est prodigieusement historique. Il marquera tout ce 21è siècle. Un noir venu d’Afrique et une blanche de souche européenne ont enfanté pour ranimer le rêve américain en perdition. Tout homme nait libre et est l’égal des autres en droit et en dignité. Nous devons continuer à enseigner la force de la foi ou l’audace de l’espoir à nos enfants. Rien n’est impossible si l’on a un rêve et si l’on travaille à le réaliser. Barack Obama est l’incarnation de cette Amérique de j’aime, celle d’Abraham Lincoln, du New Deal et des génies de la science et des technologies. Nous vivons un moment exceptionnel de l’histoire humaine. Plus jamais aucun noir ne doit se sentir inférieur à un blanc juste à cause de la couleur de sa peau. L’exploitation éhontée des richesses de l’Afrique et le mépris de la dignité des noirs doivent cesser. L’esclavage, la colonisation et le néocolonialisme ont érigé le mur du racisme et de la pauvreté. Nous devons détruire ce mur. J’avais inventé le concept du codéveloppement en 1980 pour le travail en commun entre les européens et les peuples des ACP pour des intérêts mutuels. Après avoir su que c’est moi qui l’ai inventé, nos amis conservateurs français lui ont préféré le concept puérile et sans réalité de développement durable. Quelle indigence de l’esprit !

Je rends hommage à cette partie étrange et fascinante de l’Amérique  qui a porté et accouché Barack Obama. Elle nous donne la force de croire en l’avenir et de se battre pour porter avec Barack Obama le flambeau de la liberté de tous les peuples, de toutes les races et d’œuvrer pour la dignité de toutes les catégories de la race humaine et pour la justice sociale dans tous les pays.

 

                                                           Nicolas LAWSON

                                                           Président du PRR 

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commentaires

D
Face à la crise financière !<br /> Citoyen ! A toi de jouer !<br />  <br /> Face à l’effondrement du système financier, nos leaders politiques ne doivent pas suivre les propositions de Gordon Brown ! <br />  <br /> Non au Hold-up du Nouveau Bretton Woods par les sous-fifres de la finance international !<br />  <br /> J-6 ! C’est la dernière ligne droite avant la conférence international G20 à Washington !<br />  <br /> Le monde a besoin d’un ordre économique juste et viable ! C’est une question de vie ou de mort !<br />  <br /> Citoyen ! Il est temps de se mobiliser, non dans la violence, mais avec des idées juste pour mettre la pression sur les classes dirigeantes de notre pays afin de faire naitre un sursaut européen !<br />  <br /> Afin d’aiguiser vos convictions politiques et économiques, je vous invite à lire le nouveau de Jacques Cheminade :  http://solidariteetprogres.org/IMG/pdf/TRACT_2008_11_03_NBW_1_.pdf<br />  <br /> David C.<br /> david.cabas.over-blog.fr
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