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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 08:59

Lomé, le 8 Novembre 2011

Monsieur le Président

C V J R

LOME – TOGO

Objet : Pour témoigner.

Monsieur le Président,

Je vous adresse cette lettre pour rappeler au peuple togolais la séquestration, la bastonnade et l’humiliation des membres du Haut Conseil de la République (HCR) pendant la période tragique de la transition. Il est évident que l’ancien Président du HCR, Mgr Philippe KPODZRO, ne voudra pas témoigner de son humiliation, tout comme certains autres membres. Mais c’était une péripétie caractéristique du despotisme, que nous avons subi, et qui ne doit pas être oubliée.

Ayant été moi-même victime de molestation, je ne voudrais pas que le devoir de mémoire que votre commission essaye d’accomplir n’ausculte pas cet épisode de délinquance politique. En effet, en dehors de quelques autres exécutants, je me rappelle que c’est le trio composé des défunts officiers supérieurs Narcisse DJOUA et Ernest GNASSINGBE et du personnage civil central, Mr Agbeyomé KODJO, qui étaient à la barre de la sordide manœuvre. Mr Dahuku PERE, qui avait rédigé la communication du HCR pour la presse avec Mr APEDO-AMAH Togoata, Esso OBED et moi, sait très bien le rôle primordial que Mr Agbeyomé KODJO avait joué dans cette période sombre de notre histoire, qui  lui avait valu des promotions spectaculaires du ministère de l’intérieur et de la sécurité aux postes de Président de l’Assemblée Nationale et de Premier Ministre. Depuis quand et où quelqu’un a eu une telle promotion dans un système monopartite despotique sans être un potentiel criminel ?

J’ai été témoin d’une froide colère et d’une charge violente du défunt Président EYADEMA qualifiant Mr Agbeyomé KODJO de criminel, de voleur,  de menteur, de délateur, etc. La vie devant se dérouler, nous avons pardonné les vexations et les offenses, qui sont peu de choses  par rapport à ceux qui ont perdu la vie. Cependant, nous n’acceptons pas que l’histoire soit falsifiée et que ceux qui ont favorisé les violences du régime et qui en ont largement profité cherchent à se défausser de leurs lourdes responsabilités. En tant qu’évêque catholique, vous admettez que les hommes pêchent par intention. Que doit-on dire des complices de graves crimes de sang et des profiteurs de ces crimes ? C’est toute la limite de votre commission.

Veuillez trouver ici, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération fraternelle et distinguée.

 

Nicolas LAWSON

Président du PRR

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